Décès de Jean Millot

Texte reçu par message privé:

J’ai relu avec émotion les textes de Marie-Agnès, Odile et Claude sur le forum des Vaux et j’ai eu envie d’y apporter mon témoignage.
Je suis la jeune sœur de Jean, il avait un peu plus de 16 ans lorsque je suis née et j’avais 8 ans lorsqu’il a quitté la maison familiale pour se marier avec Monique.
Des souvenirs d’enfance me reviennent en mémoire.
En ce qui concerne Jean en particulier, je me souviens surtout des vacances d’été passées à Dampierre où j’aimais jouer avec les poupées de Marie-Agnès, de la marre aux canards, du puits très profond dont il ne fallait surtout pas s’approcher à cause de la « mère en gueule », de la fabrication du beurre en baratte et de la délicieuse crème fraiche par la mémé Jeannin, un vrai régal ! et aussi des belles robes que me faisait Monique, couturière hors pair !
Je me souviens aussi de la naissance d’Odile dont j’étais très fière d’avoir été choisie comme marraine, très brune avec beaucoup de cheveux.
Et alors qu’un 3ème bébé était attendu, je me souviens très bien que Jean disait : j’aimerais que ce soit un garçon et qu’il soit frisé comme un mouton ! son vœu avait été exaucé, le petit Claude avait une belle chevelure blonde toute bouclée !
Puis les fêtes de famille, mariages, communions, où Jean ne manquait pas de nous réciter ses monologues et Monique toujours à côté avec le cahier pour lui souffler en cas de trou de mémoire !
Jean avait aussi des dons innés. Par exemple, de ses années de service militaire, il a ramené des cahiers entiers de dessins et de bandes dessinées (de sa main).
Et le temps passant, ce sont mes propres enfants qui sont allés passer quelques jours à Dampierre, encadrés par deux supers nounous : Marie-Agnès et Odile.
Lorsque nous avons construit notre maison, Jean faisait partie de l’équipe venue nous porter main forte pour poser la charpente et je le vois encore au dessus du faîte de la maison, c’était en novembre 1978 (je dois toujours avoir la photo).
Mais la maladie de Jean est venue brusquement ternir ces jours heureux.
Malgré tout je ne veux garder que les bons souvenirs d’un frère ainé rieur et blagueur.

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quartierdesvaux@gmail.com.

Et je recopierais le texte en indiquant la provenance

Souvenirs, souvenirs…de sa fille aînée
Après avoir lu vos messages, encore et encore …qui font tant de bien…Je me souviens.
Mes premiers souvenirs, le pansage des cochons. J’accompagnais mon papa tous les jours. Il me tenait par la main car il fallait traverser la route. A l’époque, les bâtiments de la ferme jeannin servait encore pour l’élevage. Dans l’écurie, il y avait le cheval de trait dont je garde de vagues souvenirs, et les « fameux » cochons dont j’avais si peur, qui se trouvaient dans les bâtiments à côté.
Mon grand plaisir, c’était le passage de l’entrée de notre cour qui formait une cuvette. Il y avait donc la descente, où là, je ne touchais plus terre, je volais et la montée plus difficile où papa faisait semblant d’avoir du mal à monter (avec les « oh hisse…). C’était le top et pour rien au monde je n’aurais raté ce moment.
Mais ensuite, il fallait avoir le courage d’affronter les cochons…pas rien….je vous assure.
Mais l’un n’allait pas sans l’autre, alors…le courage on l’apprend de différentes façons, en voilà un exemple.
La boule au ventre, je traversais la cour de la ferme en tenant fort la main de papa, en passant devant le bâtiment où les cochons affamés poussaient la porte d’entrée avec leurs groins, grognaient, hurlaient…un vrai cauchemar. Bref, le plus vite possible, il fallait arriver en lieu sûr dans le local du four à pain où se trouvait une chaudière pleine de pommes de terre qui cuisaient tranquillement. Je me rappelle l’odeur et je me disais « pourquoi se donner tant de mal pour des cochons qui ne le méritent pas ».
Mais, ouf, j’avais le droit de rester au chaud près de la chaudière pendant que papa donnaient à manger aux fauves. J’avais quand même le souci de papa qui j’espérais n’allait pas se faire avaler par ses bêtes méchantes.
Mais non, il revenait en sifflant, c’était le signal qu’il allait bien…et nous repartions chez nous avec le passage de l’entrée de cour, quel bonheur…

Merci pour cette anecdote très intéressante à lire

Elle a aussi le mérite de rendre ce sujet gai et c'est une bonne chose !

On doit conserver en priorité les bons souvenirs

Papa était magicien à ses heures…Je me souviens, je n’étais pas peu fier de l’accompagner dans son laboratoire photos qui était autre que la cuisine de la maison Jeannin qui avait été calfeutrée pour l’occasion avec des vieilles couvertures car il ne fallait pas un fil de lumière…
La grande table de cuisine en bois supportait tout le matériel nécessaire pour réaliser les fameuses photos.
Ce qui m’intéressait le plus c’était de suivre papa au fil du passage du papier dans les différents bains qui révélaient la photo. C’était toujours la surprise de voir apparaître nos pigeons, nos moutons (toto en particulier), nos animaux et nous bien sûr…
(Mais, quand il fallait poser parce qu’il avait une idée précise du sujet, cela finissait toujours par des chamailleries avec ma sœur et mon frère…)
Ensuite, les photos étaient suspendues sur un fil avec des pinces à linge pour le séchage.
Je me souviens de cette pièce noire où il ne fallait pas bouger sans en avoir eu la permission. Quand il faisait ses manipulations, je trouvais le temps long même si j’étais invitée à regarder la phase de la révélation.
Je crois aussi qu’il ne prenait pas le risque de nous emmener tous les trois avec lui, c’était un par un. Plus prudent… !!!
Au fond de moi-même, j’étais fier de papa le magicien, mais je n’en parlais pas trop parce que, encore une fois, mine de rien, cet endroit me faisait un peu peur…

Merci pour ce témoignage
Je ne savais pas qu'il développait lui même ses photos !
Il avait appris où à faire çà ?

Je me rends compte que personne ne savait vraiment que papa faisait de la photo, mais à l’époque, on n’en parlait pas, il passait pour un « urluberlu » la photo, çà sert à rien…
Papa se rendait souvent dans les magasins spécialisés et demandaient de nombreux conseils et son frère Michel, si je me souviens bien, venait faire de la photo avec lui (peut-être que lui, avait appris…).
Papa a également dessiné un visage de femme à l’aquarelle et il a rapporté du service militaire un cahier avec des dessins dignes d’une bande dessinée…
C’était un artiste…

Tu pourrais scannériser un ou plusieurs dessins ?
On pourrait les mettre dans le sujet .
Et si tu ne sais pas comment les poster dans le forum, envoie moi çà par mail.
Enfin si tu le souhaites bien sûr :)

On apprend plein de choses sur Jean , j'ai moi aussi un petit souvenir rigolo mais il faut que je revoie Michel ,pour affiner le sujet , bises

Une petite anecdote amusante aussi:
Le voisin de Jean qui avait un étang le pêchait chaque année.
Les étangs sont reliés entre eux par des petits biefs, l'étang suivant est à Grange et le bief passe donc par Cholo où nous avons une prairie.
Une année, Jean me dit: On va mettre des nasses dans le bief à Cholo pour récupérer le poisson qui s'échappe lors de la pêche de l'étang.
Nous voici partis le jour avant la pêche pendant qu'ils vidaient l'étang, disimulant discrètement dans une cabine de tracteur les deux nasses.
On installe ensuite les nasses dans le bief l'une à côté de l'autre pour ne perdre aucun poisson qui passe.
Beaucoup d'eau coulait et on ne voyait pas les deux pièges complètement immergés.
Nous sommes retournés le lendemain matin, confiants et prêts à emporter une abondante récolte !!!
En arrivant, première grosse surprise, l'eau avait baissé et on voyait bien les nasses
En nous approchant un peu plus, on voyait bouger, chouette , avons nous dit, çà a bien fonctionné
Mais en arrivant, deuxième surprise, il y avait juste.........4 rats musqués

Texte de Renée Roman reçu par mail

que de bon souvenir aupres de jean et monique sa femme . Du courage a elle et pour jean . Il etait super quand il parlait de tout ce qu'il avait fait avant sa maladie . Pouvait reciter,blaguer et quel memoire! Me parlait de plein de choses. La peche au brochets la nuit . Il etait tres fier de ce qu'il avait pu accomplir dans sa vie.

Photos de ses enfants: Marie-Agnès, Odile, Claude.

Voici nos beaux pigeons élevés par Marie-Agnès; j'ai repris le flambeau ensuite.
Le pigeonnier a été construit et aménagé par papa; c'était un 4 étoiles.

Il prenait tout en photo même les fleurs.
Attention il développait les photos lui même.

Même notre arrière grand-père Joseph Jeannin y a eu droit!
Ici avec Marie-Agnès qui lui dit "Allez pousse pépé"

Pépé Jean Jeannin dit "pépé Joupy" pris en flagrant délit de " travail ardu!!!"

Notre tracteur "pony".

Le temps des belles années!

Nous avons eu beaucoup de chance car nous avons des photos de nombreux moments de notre enfance grace à sa passion pour la photo.

Génial toutes ces photos !!!

C'est vrai que c'est émouvant de revoir tout çà: les personnes, les bâtiments différents, la voiture...

Et l'arrière grand père que j'ai eu plaisir à découvrir la photo car je n'en avais plus qu'un vague souvenir.

Après y être allé il y a quelques années, il avait dit : « C’est terminé, je n’y retournerai pas »
Nous fûmes donc tous très surpris quand il se décida à refaire ce voyage .
Maman commença à faire les démarches nécessaires avec l’aide de Justin le frère de papa brancardier à LOURDES chaque année.
Cela fut long pour tout organiser : le billet, le transport de la maison de retraite aux cars Girardot à Chalon sur Saône, les préparatifs avec la maison de retraite.
Et papa qui demandait « Je pars bientôt à Lourdes ? » ; nous n’en menions pas large !! Rien n’était encore fait et pour une fois que la demande venait de lui , pas le choix, il fallait arriver au but. A chaque visite la question revenait.
Justin trouva un généreux donateur pour le billet ( Nous le remercions sincèrement ). :merki:
Les petits frères des pauvres proposèrent le transport de papa dans son fauteuil coque pour un voyage moins fatiguant. ( Nous les remercions également). :merki:
Jusque là tout allait bien.
Avec Marie-Agnès nous prenons donc rendez-vous à la maison de retraite.
Là tout fut très compliqué !!
Pourquoi lui qui ne pouvait faire un pas, irait-il à LOURDES ???Comment allait-on s’occuper de lui là-bas ?
Je n’en dirais pas plus mais Marie-Agnès sait de quoi je parle et nous sommes ressorties sans solution, épuisées et découragées.
Pour nous ce n’était pas un soucis nous savions que tout est prévu pour les malades à Lourdes grâce aux bénévoles…
Bref le temps passant, la veille du départ arriva et ouf !! papa partait bien le lendemain.
Nous nous organisons donc avec ma sœur ; étant à côté, je devais me rendre à 5H30 auprès de papa pour pouvoir partir avec lui à Chalon, lieu du départ.Marie-Agnès devait venir me chercher après le départ de papa.
Je l’ai trouvé, blaguant avec les aides soignantes durant sa toilette ;il était bien réveillé et souriant.
Enfin nous voilà installé dans le mini bus ;voilà le début d’un long voyage.
A notre arrivée à Chalon, cars et accompagnants bénévoles étaient là pour la prise en charge de tous les malades.
Papa partait dans le car avec son neveu Dominique( brancardier).
L’installion fut hippique car le fauteuil est très imposant.
Bref voilà papa installé, très silencieux et calme.
Si vous saviez ce que ça fait du bien et chaud au coeur de voir papa partir parce que c’est son choix.
Le départ des bus fut émouvant ; c’est beau de voir tous ces malades partir , bien accompagnés, dorlotés vers une destination ou ils pourront trouver un peu de paix et de réconfort.
Un moment que je n’oublierai pas.
Ma sœur Marie-Agnès arriva pour me raccompagner à Mervans.
Là on poussa un grand « OUF » car avant d’arriver à ce jour J, on en a vu de toutes les couleurs.
Nous avons eu des nouvelles par Justin ; tout allait bien et il racontait même des blagues.
A son retour à 19H à la maison de retraite 5 jours après, je l’attendais pour lui donner son repas. Il était très ému, émerveillé par son séjour et la larme à l’œil.
Il était très content d’avoir eu près de lui Justin son frère, Dominique son neveu et Léo son petit neveu.
Cela aura été son dernier voyage et quel voyage pour lui qui était très croyant.
Nous ne saurons pas ce qu’il avait demandé en prière, mais si c’était de trouver enfin la paix, il a été exaucé.

Voici un montage fait par Michel au départ de papa.
Je trouve cette photo apaisante.

Oui, la photo convient très bien ...

Et le texte, en quatre lignes, est aussi parlant qu'un long discours

Un souvenir vieux de plusieurs dizaines d'années.

Quand nous étions jeunes, nous sommes allés avec chez Jean Millot visiter une poterie à Tamnay en Bazois.

Ma soeur qui a une bonne mémoire ( c'est le "disque dur" de la famille ) pourra sûrement se souvenir en quelle année c'était.

Elle doit d'ailleurs avoir une photo qu'elle va mettre sur le forum pourra me prêter pour que je la scannérise .

De ce voyage, nous avions ramené de jolies tasses qui ont beaucoup servies, il en est passé des tonnes de café dans ces tasses !!!

Il en reste encore trois à la maison comme vous pouvez le voir sur la photo

Je vais récupérer les dessins de papa et essayer de les mettre sur le site. Si je n’y arrive pas, je vais les envoyer à bellator qui fera le nécessaire .