Décès de Jean Millot

M Jean Millot est décédé à l'âge de 77 ans aujourd'hui.

Il habitait autrefois la maison de Mosu.

Ce fut un habitant dynamique pour bâtir et bricoler au quartier des Vaux.

Ci dessus une photo de 1982, année où il fêtait en compagnie de ses amis la fin d'une construction qui fût d'ailleurs sa dernière construction...

je regardais justement des photos de l'évènement tout à l'heure

Il avait 47 ans en 1982.

Par comparaison, au même âge que j'ai maintenant, çà faisait déjà 7 ans qu'il ne faisait plus rien quasiment à cause de la maladie.

Cà faisait jeune quand même :euh:

Mes sincères condoléances à tous ses proches.

Très bel hommage rendu à notre papa.
Pour ma part j'avais 18 ans quand sa maladie a débuté;très dur quand les médecins durant 20 ans vous disent que c'est des caprices!!!!
Le temps a fait que j'ai retrouvé un papa car j'ai compris sa souffrance.

Aujourd'hui voici ce qu'il dirait:
"La mort n'est rien,
Je suis passé dans la pièce à côté
ce que j'étais pour vous
je continue de l'être"

Tu resteras dans mon coeur et je garde avec moi ces derniers moments passés auprès de toi le jour de Noël 2011.
Repose en paix.

Claude doit m'envoyer son discours par mail.

Dès que je le reçois, je le copie ici.

Tout le monde a été impressionné par son texte émouvant

Oui ça tu peux le dire.
C'est réellement ce qu'a été sa vie.
Merci à toi d'avoir fait cet hommage de lui sur ce forum que je connais depuis ce soir.

Le forum est consacré à la vie du quartier.

Il était donc normal qu'un article lui soit réservé.

Si tu souhaites qu'on ajoute une ou plusieurs photos , tu peux les envoyer à :

quartierdesvaux@gmail.com

On les mettra à la suite dans cet article...

Une colombe s'est envolée,
Hier matin dans la rosée.
Une colombe s'est envolée,
Pour retrouver sa liberté.
Elle tendit ses ailes,
Se laissa porter.
Elle retrouva sa liberté,
Que l'on lui avait volée.
Elle arriva au paradis,
Elle était apaisée et oui.
Une colombe s'est envolée,
Pour retrouver sa liberté.

De Noémie( fille de Odile) sa petite fille de 12 ans. Poème écrit pour le départ de papy

Texte lu par Claude à l'église:

ADIEU PAPA


Papa ton arrivée sur cette terre fut presque pathologique, en tout cas peu ordinaire, tu es immédiatement en sursis, en effet arrivé prématurément, on t’emmaillota dans des couvertures et on te mis près du feu, le baptême fut fait immédiatement car il faut vous dire qu’en 1935 naître avec 2 mois d’avance équivalait à lancer une pièce en l’air.
Allait elle tomber sur la face vie ?
Vous connaissez la réponse … le sursis fut de 76 ans.

Cependant devait tu, au détriment de ta santé, payer cette entrée en matière ?
Peut être, en tous les cas Papa si on devait définir ton existence sur cette terre, on peut dire que tu as eu 2 vie en une seule !!
Il y a eu le jean Baptiste Millot avant sa maladie, le jean Baptiste Millot après sa maladie.
Il y a eu le chef de famille, l’homme de labeur, le chef de projets, le bâtisseur qui construisit de ses mains pierre/pierre, bâtiments de ferme et maison pour faire un cocon à ta famille.
Ensuite il y a eu la maladie, l’incompréhension, la décadence physique, la résignation, la vente du bien si patiemment construit, la fin du rêve.

Papa si aujourd’hui nous sommes tous réunis autour de toi pour te dire adieu, pour nous tes enfants, pour Monique ton épouse, tu es déjà un peu mort ce jour de 1982 où tout à coup perclus de douleurs, les sens altérés tu restas confinés à la maison et te mis à fréquenter les médecins.
Nous n’avons pas, à ce moment là, toujours été gentil et sympathique avec toi, étant dans l’incompréhension de voir tout à coup l’hyperactif devenir inactif.
Il est vrai que ton entourage avait de toi, la perception d’un homme authentique, fidèle, fiable, honnête, avec de vraies valeurs morales et de justice,
mais aussi tellement travailleur, dur au mal, obstiné et revêche à toute forme d’autorité.
Aucune maladie n’étant diagnostiquée, était-ce une bravade de ta part ?

A ton égard, j’ai fait, nous avons fait partie des donneurs de leçons a qui tu répondait, je voudrais bien vous voir à ma place…Nous n’avions pas cru à ta détresse. MILLE PARDON à toi papa l’insoumis tellement incompris.

Ce que nous pensions être une passade, juste un mauvais moment à vivre allait durer 30 ans…

30 ans c’est long…çà représente les 2/3 de ma vie !!!
Nous avons alors assisté à ta lente déchéance, à petit feu, sans aucun espoir de guérison !!
Béquilles, déambulateur, chaise roulante, fauteuil électrique, lit médicalisé, …chaque nouvel appareil annonçant à tout le monde un nouveau stade de dépendance.
D’ailleurs, nous voudrions, mes sœurs et moi-même, profiter de cette occasion pour rendre un hommage à maman, maman qui durant toute cette épreuve fut à tes cotés.
Imaginez vous un instant être vous-même la courroie de transmission entre le malade et ses envies, le verre d’eau manquant, le mouchoir, le médicament oublié et j’en passe et ce toute la journée et des fois la nuit…Imaginez vous attaché au destin du malade, lorsque l’on sait qu’il n’y aura jamais de guérison, jamais de mieux, imaginez vous à la maison lorsqu’il fait beau, à la maison lorsqu’il y a fête ailleurs,
Messieurs, mesdames, cette vie là c’est une condamnation pour le couple : c’est perpet !!
le faire 8 jours, 1 mois c’est long, le faire 30 ans c’est un chemin de croix !!
Maman tu n’as rien a te reproché, cette épreuve t’a usée, mais garde la tête haute, tu le peux.

Papa, moi j’aimerais revenir sur le vrai Jean MILLOT, celui d’avant la maladie, notre papa…

Jean Baptiste MILLOT, Exploitant agricole par défaut, plutôt travailleur manuel surdoué, mâtiné d’un coté artistique.
Plutôt que de tracter le matériel agricole, comme aime le faire les agriculteurs, toi tu préférais, souder, l’adapter, le bricoler ou le construire…telle cette remorque polyvalente. Fier comme Artaban, tu l’avais peinte en rouge, en disant à chaque coup de pinceau : celle là elle va m’enterrer…
Tu avais raison.

Il faut dire que tu faisais solide, tiens prenons un exemple :
Achetez un panier de maintenant, remplissez le de pomme de terres, attention tentez l’expérience : eh bien le panier va pourrir avant les patates…pas la vannerie estampillés Jean Baptiste Millot…

Bricoleur hors pair, avec 2 chutes de bois, 2 bouts de fil et trois morceaux de fer tu arrivais toujours à nous sortir un lapin du chapeau !!

Passionné, tu étais un adepte du gros œuvre aussi.
Notre voisin de l’époque, le vénéré Henri Bouriaux s’exclamait «  çà y est la beurrére est en route », ce qui voulait dire que la bétonnière tournait en plein et ce par tous les temps.
Il t’arrivait de déblayer la neige de l’échafaudage, et d’empiler les moellons. Moellons souvent fabriqué par toi que tu montais à l’échelle un par un, des milliers de fois. Un travail titanesque.
C’est bien simple, j’ai toujours vu notre maison à Dampierre, en chantier... murs et galandages, toitures, carrelages, faîences, parquets, tout y passait… monter une cheminée en boisseau de terre cuite, facile, la monter comme à l’époque, en briquette de 22/11 sur une hauteur approchant les 15m c’était autre chose…La chose fut bien sûr parfaitement réussie et Papa Ce travail ciselé, je le trouvais plutôt rassurant pour le père noël, la preuve le fil à plomb du sommet à la base était au garde à vous !!

Au garde à vous, tout le contraire de toi à l’armée, l’Algérie, un mauvais souvenir, toi le rebelle qui préférait les corvées de p’luches aux exercices militaires. Ce combat n’était pas le tien, tu y as laissé des plumes mais ramené de bons copains fidèles jusqu’au bout !!!
Fidèle en amitié comme toi, à voir notre maison chaque été rempli de rire, de joie, d’amis et de bons voisins aussi du crus ou vacanciers avec lesquels tu aimais blaguer

Je me rappelle de cette nouvelle voisine citadine venue nous saluer en pleine moisson dans le champ, malicieusement tu insista tellement à lui faire faire un tour de moissonneuse, qu’elle finit par accepter, y gagna quelques connaissances sur la culture du blé, mais sa robe y perdit à tout jamais sa blancheur immaculée.
La vengeance est un plat qui se mange froid, peu de temps après elle nous invita à l’apéritif, y servi en accompagnement des olives, tu détestais çà et pour éviter de faire des manières les avalaient toutes rondes. Elle savait…elles les avait achetées pour toi, mais dénoyautées…

Allez papa, je pourrais en raconter à « beurnanciau » ce qui pourrait dire pour les non initiés que je pourrais en raconter à volonté…

Alors Adieu à toi papa le bon vivant, toi qui aimait ses repas sans fin ou tu disait que tu pouvais « avaler une bourrique endormie sans la réveiller », mais où tu aimais aussi y chanter la batteuse avec tes frères et réciter tes histoires et monologues.

Adieu à toi papa, le comédien, qui dans ta jeunesse avait fait du théatre et nous récitait de mémoire encore 20 ans après des tirades entières

Adieu papa l’artiste, qui s’était essayé à la photo avec succès, et qui dessinait si bien.

Adieu papa l’eclectique, celui qui par magie savait tellement faire de choses …

Tu disais toujours en parlant de la mort, je fais partie de ceux qui n’y échapperons pas, adieu papa visionnaire !!!

Eh par rapport à ton premier souffle de vie, 76 ans de sursis c’est bien, mais tu sais papa, pour toi pour nous, le destin avait décidé que ce serait la vie des rendez vous manqués.

Adieu Mon papa,
Va la haut toi qui croit au tout puissant, libère toi de ce fauteuil, laisse tomber tes chaines, marche, marche, oui cours aussi, va au paradis … mais fait attention il parait que les anges passent à travers les murs, alors, pour les blaguer, les murs fait les épais !!!

Marie Agnès avait aussi écrit un joli texte, peut être pourra t elle nous le copier aussi ici ?

Je suis très émue et perd encore quelques larmes lorsque je vois notre papa en photo debout, fier et la mine détendue...Cette mine détendue qu'il a perdu il y a 30 ans. Comme dit Claude dans son texte, c'est long 30 ans. La maladie change complètement la vie, la maladie fait peur, et on ne comprend pas toujours, surtout quand cette maladie ne porte aucun nom ? Je crois que le texte de Claude résume bien sa vie. En ce qui concerne le petit texte que nous avons fait avec ma sœur, c'était juste une introduction avec des repères années et évènements. Nous n'avons pas les dons "d'orateur" de Claude...pour ceux que cela peut intéresser, je vais essayer de le joindre.

Marie Agnès, votre texte a aussi sa place ici.

Même si celui de Claude était plus long, le votre était très bien écrit et exprimait bien vos sentiments ...

Très jolie image Maryse, merci

Texte écrit par Marie-Agnès et Odile:

PAPA,
Tu es né le 13 décembre 1935 à Fretterans.
Tu es le deuxième enfant d’une famille de 7.
5 garçons : André ton frère aîné, puis Justin, Michel et Gérard, le petit dernier.
2 filles : Bernadette et Marie-Thérèse
Ton enfance se passe à Fretterans où tu vis à la ferme et à la menuiserie avec tes parents et tes grands parents.
Tu effectues ton service militaire en Algérie qui est en guerre et tu reviens en 1957. Epoque que tu n’as jamais aimé évoquer.
Tu te maries avec notre maman, Monique Jeannin le 23 avril 1960.
Tu t’installes alors à la ferme de Dampierre avec maman où vous vous adonnez aux travaux de la ferme que tu modernises par des travaux titanesques.
Je suis alors née en 1961, ma sœur Odile est arrivée en 1963 et Claude le petit dernier en 1966.
Très vite des symptômes traumatiques et neurologiques vont altérer ta volonté et ta santé pour t’emmener en 30 année à l’invalidité et à la dépendance.
De ce fait, la ferme de Dampierre est vendue et vous allez vous installer à Mervans en 1996 pour avoir une habitation adaptée et pouvoir profiter des services de soins de proximité.
En juillet 2010, tu intègres la maison de retraite de Mervans.
En juillet 2011, tu vas à Lourdes accompagné de ton frère Justin, de ton neveu Dominique et de ton petit neveu Léo.
Tes petits enfants étaient une éclaircie dans ta vie. Elise et Emilien ont pu profiter encore de quelques moments de ta vie active et tu as pu assister à la cérémonie de mariage d’Elise et Yoan.
Noémie, Juliette , Valentine et Julien t’ont toujours connu invalide
Le regard de ces enfants face à ta situation fut naturelle et spontanée ce qui entraîna une grande complicité entre vous.
Le dernier arrivé, Julien, le garçon Millot, faisait ta fierté et aura été le dernier soleil de ta vie.

Contente d'avoir vu des photos sur le forum, et d'avoir pu relire le texte de Claude ; on découvre Jean d'une autre façon , grosses bises à tous

PAPY
Je me rappelle qu'on se promenait dans le couloir et moi j'étais sur tes genoux.
J'aimais tes bagues et quand tu imitais le coq.
Je t'aime très très beaucoup.
Dis bonjour à papy Claude qui est parti lui aussi au ciel il y a 15 jours.
Je t'aime beaucoup.

Juliette ( 8ans fille de Odile)

Je me souviens d'une mini chanson qu'il interprétait et que je n'ai entendu chanter à personne d'autre:

Bava za ca la sarpatte a parda, ma la mache, ma la mache, bava za ca la sarpatte a parda , ma la mache a ravana !

Et on pouvait remplacer tous les "a" par des o, i, e ou u.

Il expliquait après quelles étaient les paroles exactes .

C'était assez drole

Texte officiel en spoiler

Spoiler:

Ah donc je connais cette chanson par mon papa!
C'est" Buvons un coup la serpette est perdue mais le manche mais le manche
buvons un coup la serpette est perdue mais le manche est revenue"
Je la connais par coeur depuis très longtemps et je découvre aujourd'hui qui me l'a apprise; peut-être avec des témoignages nous découvrirons d'autres choses qu'il a dit ou fait.
C'est vraiment très passionnant.

Je vais sûrement me rappeler tôt ou tard d'autres choses .

Et je les mettrai à la suite dans ce sujet

Sinon il fallait cliquer sur "spoiler" dans mon message d'avant pour voir le texte caché ...

Merci à tous pour vos témoignages et superbes photos pour le départ de notre papa et papy.
Même de la part de personnes que nous ne connaissons pas.
Là je vois PARIS; c'est à 25 kms de chez moi!!