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Histoire de la rue des barraques
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Histoire de la rue des barraques
C’est une affaire sordide qui a secoué La Chapelle-Saint-Sauveur en 1878 : l’arrestation et le procès de Pierre Moucaud pour le meurtre de douze de ses enfants.
Un homme peu recommandable. Violent, menaçant. C’est ainsi que Pierre Moucaud était vu par ceux qui le fréquentaient. Mais la plupart étaient pourtant loin d’imaginer l’horreur de ce qu’il avait fait.
L’homme est venu au monde le 6 février 1823 à La Chapelle-Saint-Sauveur. Sa mère vient de Petit-Noir, dans le Jura, et il naît de père inconnu. Il grandit dans un milieu très fruste, et tout jeune est déjà perçu comme un vagabond, un marginal.
Il gagne sa vie en travaillant de temps en temps à la journée, et en commettant des petits larcins : au cours de sa vie, il sera condamné trois fois. En 1844 à 15 jours de prison pour le vol d’un panier de cerises, en 1857 à quatre mois pour des vols de matériel agricole dans des fermes, et en 1863 à 15, jours pour des vols de bois afin de le revendre. Il vit dans une chaumière qu’il a construite dans la forêt de la Reure, à 4 ou 5 kilomètres du bourg de La Chapelle.
Trois mariages
Il se marie trois fois. Une première en 1851 avec Marie Borgeot. Elle meurt en 1861 après avoir eu 6 enfants. Seulement deux mois après ce décès Pierre Moucaud se remarie avec Anne Guilleminot, une domestique de Mervans âgée de 25 ans. Comme la première épouse, elle meurt 10 ans plus tard, sans doute des suites des privations et des mauvais traitements infligés par son mari. Elle a donné naissance à 3 enfants. Sa dernière femme, Pierre Moucaud l’épouse là encore deux mois seulement après le décès d’Anne. Il s’agit d’Anne-Marie Guenuchot, une fille-mère de 29 ans originaire de La Chaux, qui comme son mari, a très mauvaise réputation : on la dit mauvaise et violente. Elle aussi donne naissance à 6 enfants. C’est la mort du dernier à l’âge de 3 jours, en octobre 1878, qui entraîne une affaire qui rapidement va s’avérer des plus sordides.
Trois survivants
Car sur les 15 enfants de Pierre Moucaud, seuls 3 sont encore en vie après ce nouveau décès : une série qui éveille forcément les soupçons, même à cette époque (voir ci-dessous). Après un signalement du maire, le couple est arrêté par les gendarmes. Il est emmené à la prison de Louhans, puis à celle de Chalon. L’autopsie du dernier garçon, effectuée par Lucien Guillemaut à Louhans, conclut à une mort par étouffement dû à un étranglement. Interrogés à de nombreuses reprises, Pierre Moucaud et sa femme nient, avant d’avouer et de se charger l’un l’autre. Mais la vérité, elle, est crue : Pierre Moucaud n’a laissé en vie que le premier enfant de chacune de ses femmes, comme c’était la coutume pour les cochons… Les autres, il les a tués alors qu’ils avaient quelques jours, semaines ou mois, en les étranglant, ou en les empoisonnant avec une décoction de soufre d’allumette mélangé à de l’eau sucrée.
Déporté à Nouméa
Et Pierre Moucaud n’a que bien peu d’explications à fournir pour ses terribles agissements. Tout au plus est-il relevé par les enquêteurs qu’étant fort gourmand, la naissance d’un enfant était pour lui l’occasion d’un banquet payé par un parrain ou une marraine…
Après un procès en mars 1879, il est condamné à mort. En tant que complice, Anne-Marie Guenuchot écope de 20 ans de travaux forcés. La peine de Pierre Moucaud est finalement commuée en déportation à vie au bagne de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
Quand il apprend la nouvelle, une seule question lui vient : il demande s’il pourra se remarier une fois là-bas… La preuve qu’il n’a jamais bien mesuré la portée de ses actes. Il meurt finalement en déportation 5 ans plus tard, le 20 janvier 1885.
On peut se demander pourquoi l’entourage et les voisins de Pierre Moucaud n’ont pas signalé plus tôt la mort suspecte de nombreux enfants.
Mais à cette époque, les conditions de vie, d’hygiène et de santé sont très différentes de celles que nous connaissons aujourd’hui. La mortalité infantile était bien plus élevée : 1 enfant sur 6 mourrait avant d’avoir atteint son premier anniversaire en 1850, contre moins de 4 sur 1 000 aujourd’hui. Et de gros progrès avaient déjà été réalisés : au XVIII e siècle, près d’un nouveau-né sur trois mourait dans sa première année, victime le plus souvent d’une maladie infectieuse. Des progrès dus à la vaccination contre l’une des grandes causes de décès d’enfants à cette époque, la variole, et les progrès réalisés dans l’art d’accoucher, comme dans les premiers soins donnés aux nouveau-nés.
La mort d’un enfant, si elle était bien sûr douloureuse, n’était donc pas rare comme elle l’est aujourd’hui, et n’alarmait pas forcément.
Grâce à cette baisse de la mortalité infantile, l’espérance de vie a elle aussi augmenté de façon sensible à cette époque. Tout en restant là encore très loin de ce que nous connaissons aujourd’hui : 43 ans en 1850, contre 25 ans jusqu’à la seconde moitié du XVIII e siècle.
source
Remerciements aussi à M Georges Nouvelot de La Chapelle St Sauveur qui m'avait raconté cette histoire il y a quelques années .
Dernière édition par Bellator le Dim 20 Jan - 7:26, édité 1 fois
barraques
Histoire sordide ... mais hélas encore d'actualité , sous des formes différentes . On n'a pas tant évolué que çà...
Fanfan- Messages : 338
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 68
Re: Histoire de la rue des barraques
Pour compléter l'histoire on m'avait aussi dit que parrains et marraines venaient apporter des cadeaux chaque année.
Le père disait que les enfants étaient absents momentanément de la maison .
Et que ce serait au bout de quelques années sans les voir qu'ils auraient trouvé çà louche et avertis la gendarmerie.
Le père disait que les enfants étaient absents momentanément de la maison .
Et que ce serait au bout de quelques années sans les voir qu'ils auraient trouvé çà louche et avertis la gendarmerie.
Re: Histoire de la rue des barraques
Oui, toujours d'actualité, sauf que les familles n'ont plus 15 enfants. Aujourd'hui même, on juge les parents de Typhaine...
gachdel- Messages : 1153
Date d'inscription : 09/08/2012
Localisation : entre Bretagne et Normandie
Re: Histoire de la rue des barraques
Oui en effet, j'ai entendu ce matin à la radio et j'ai lu... C'est horrible!!!!
Et dire que ces monstres font partie de la race humaine
Et dire que ces monstres font partie de la race humaine
solognet- Messages : 1518
Date d'inscription : 12/08/2010
Age : 59
Localisation : SO AQUITAINE
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