Natura 2000 en Saone et Loire

SAONE ET LOIRE : La Vallée du Doubs bientôt classée réserve naturelle des zones humides ?

Le Mardi 09 novembre 2010 @ 17:41:05

Le dossier n’est, pour l’heure, que sur le bureau du préfet de Saône-et-Loire et du sous-préfet de Louhans, il émane directement des services de Mme. Jouanneau, au ministère de l’environnement. Mais dans les semaines à venir le sujet ne manquera pas de faire couler de l’encre et de la salive, tant il est essentiel pour l’environnement.

Le projet repose sur la création d’un parc national des zones humides. Un parc naturel original et unique en son genre qui donnera aux chercheurs et aux scientifiques tous les outils nécessaires à une bonne appréhension des variations climatiques, de la faune et de la flore. Un vrai laboratoire à ciel ouvert. Aujourd’hui trois dossiers sont à l’étude, celui du Val d’Allier avec, notamment, une zone très riche au Bec d’Allier, là où la rivière se jette dans la Loire ; un second en Charentes Maritimes, plutôt orienté littoral ; le troisième qui touche toute la plaine du Doubs, sur les trois départements traversés, le Doubs, le Jura et la Saône-et-Loire.

Les chasseurs et les pêcheurs du département vont être consultés, ainsi que les riverains usagers, toutes les possibilités quant à la préservation des sites et leur mise en valeur vont être examinées.
Le projet est intéressant, les saône et loiriens devront faire preuve de talent pour défendre l’idée et obtenir ce label unique dans l’hexagone.

Article du Journal de Saone et Loire

Une grande partie de la Bresse du nord (Pierre-de-Bresse, Verdun…) est concernée. Photo M.A.


La création d’un parc national, dont une partie serait située en Bresse, est à l’étude en ce moment. Même si le projet est encore très flou, il provoque déjà de fortes réactions.


L e Grenelle de l’environnement, ça n’est qu’une réunion de bobos parisiens qui essayent de s’entendre sur une idée de l’environnement qui ne prend pas en compte les acteurs de terrain. » La réaction est sans appel, elle est signée Michel Raymond, président des chasseurs de gibier d’eau de Saône-et-Loire.

Ce qui provoque sa colère, c’est le projet d’implantation d’un parc national dans la basse vallée du Doubs. Le Grenelle de l’environnement s’est fixé comme objectif de protéger sous 10 ans 2 % du territoire français. Il prévoit la création de trois nouveaux parcs nationaux. Un dédié au domaine terrestre et marin méditerranéen (calanques de Marseille-Cassis), un dédié aux feuillus de plaine (qui s’implantera entre la Haute-Marne et la Côte-d’Or) et un dédié aux zones humides dont l’emplacement n’est pas encore défini.

Et c’est pour ce troisième parc que la basse vallée du Doubs (depuis le département du Doubs jusqu’à Verdun-sur-le-Doubs, en englobant donc une bonne partie de la Bresse côté Jura et côté Saône-et-Loire) est en concurrence avec deux autres sites (un en Charente maritimes et le val d’Allier).

Un des éléments qui jouera dans la décision est l’accueil réservé à la création d’un parc par les acteurs locaux. C’est pourquoi le sous-préfet de Louhans rencontre actuellement élus, agriculteurs, chasseurs…

Oppositions fortes

Sans surprise, on se dirige tout droit vers une opposition de vues entre écologistes d’un côté, et agriculteurs et chasseurs de l’autre.

Les chasseurs de gibier d’eau sont les plus remontés, étant donné que l’avant-projet prévoit déjà que leur activité « devra être interdite ou très fortement limitée » dans le cœur du parc.

Ce cœur de parc, sur une zone d’environ 11 000 ha, serait la zone avec la réglementation la plus stricte, comprenant des zones de réserve intégrale « ayant pour vocation à préserver un espace de toute activité humaine où les processus naturels seront libres de s’exprimer. » À côté de ce cœur de parc, une zone d’adhésion couvrirait plus de 70 000 ha. Dans cet espace les communes seraient libres d’adhérer ou non à la charte du parc.

C’est cette restriction des activités humaines qui provoque un rejet chez les agriculteurs. « Sur cette zone il y a déjà des mesures environnementales fortes, notamment Natura 2000, qui sont bien calibrées. Les agriculteurs ont fait beaucoup d’efforts pour s’adapter, mais là on veut mettre le curseur trop loin avec une véritable mise sous cloche. Et comme nous nous opposons au parc, on va encore dire que les agriculteurs sont contre l’écologie alors que ce n’est pas du tout la réalité du terrain… » explique Lionel Borey, de la FDSEA.

Financements

Côté écologistes, on réfute cet argument. Pour Alain Cordier, conseiller régional vert, « le discours qui consiste à dire qu’on va créer une « réserve d’Indiens » ne tient pas. Les activités humaines seront prises en compte, la création d’un parc est une opportunité de développement extraordinaire que nous ne devons pas laisser passer. »

Qui dit création d’un parc dit en effet déblocage de fonds importants pour aider les activités jugées compatibles avec la préservation du milieu, et donc pas mal d’argent pour aider des projets. Mais on n’en est pas encore là. Entre-temps, les débats risquent d’être animés…

mauclair@lejsl.fr

tu dirige pas mal de chose bella

D'après certaines sources, la réunion hier soir à Pierre de Bresse aurait été suivi par 900 personnes

Articje du Journal de Saone et Loire :

Alors qu’il ne verra peut-être jamais le jour, le projet d’implantation d’un parc national dans la basse vallée du Doubs provoque déjà un tollé en Bresse.


Réunion. 600 personnes étaient à Pierre-de-Bresse lundi pour une rencontre initiée par les organisations agricoles et de chasse. Opposition. La salle était unanimement contre le parc. Seul Alain Cordier est venu exposer ses arguments en faveur du projet.

Lundi soir, l’ambiance était au branle-bas de combat dans la salle des fêtes de Pierre-de-Bresse. Plus de 600 personnes étaient réunies, invitées par les organisations agricoles et la fédération de chasse, pour assister à une réunion sur le projet d’implantation d’un parc national dans la basse vallée du Doubs. Un projet qui, s’il voyait le jour, concernerait tout le nord de la Bresse, de Beauvernois à Verdun-sur-le-Doubs.

Salle comble

« Cette présence massive prouve que les gens sont inquiets de ce qu’est en train de nous pondre Paris », a souligné le président de la FDSEA Yves Bonnot. Un président qui a résumé l’état d’esprit d’une salle entièrement acquise à sa cause. « Aujourd’hui, c’est inadmissible de laisser 11 000 ha sans activité humaine (NDLR : périmètre prévu pour le cœur du parc, où les activités humaines seraient fortement réglementées). À un moment donné, il faut arrêter le massacre et laisser les agriculteurs travailler. »

Un point de vue partagé par le président de la chambre d’agriculture Christian Decerle. « Si les technocrates parisiens trouvent que notre territoire est remarquable, c’est aussi grâce aux gens qui y habitent. Il y a un danger à vouloir systématiquement opposer l’agriculture et l’environnement. »

Des dirigeants rejoints par leur base, avec de nombreux agriculteurs qui ont pris la parole. « On a l’impression que nos dirigeants pensent que les gens de la base ne sont pas capables de comprendre et qu’il faut décider à leur place. Mais nous mettons aussi des choses en place pour l’écologie », s’est exclamé Régis Dumey, de Saint-Loup-Géanges.

Mobilisation

La majorité des agriculteurs estime avoir consenti des efforts suffisants dans les dernières années pour protéger l’environnement : Natura 2000, arrêté de protection du biotope… « Les agriculteurs ont fait des efforts considérables. Il y en a marre. Quand un projet se met en place, on met au premier rang l’écologie, sans parler de l’économie et du social », a réagi Rémi Gay, agriculteur à Pourlans.

Rejoints par les chasseurs ou encore les propriétaires forestiers, les agriculteurs entendent bien se mobiliser pour faire échouer le projet.

Matthieu Auclair mauclair@lejsl.fr

La carte du projet, cliquez sur l'image pour agrandir, recliquez une deuxième fois après pour zoomer plus